« La Côte d’Ivoire dispose d’environ six millions d’hectares éligibles. C’est une opportunité unique pour développer des projets carbone capables de générer des revenus tout en restaurant durablement les paysages forestiers »
Préserver ce qui reste pour transmettre aux générations futures. À Anyama, le Domaine de la Rêverie s’engage dans un processus de classement en Réserve Naturelle Volontaire, avec l’appui des autorités environnementales, des journalistes et des communautés locales, afin de sauver La dernière forêt en Abidjan reliant le Parc National du Banco et la Forêt Classée Yapo-Abbe.
Face aux menaces croissantes qui pèsent sur les écosystèmes, l’exploitation forestière, agriculture extensive, urbanisation galopante, la Côte d’Ivoire explore des solutions participatives pour renforcer la protection de sa biodiversité. Pour ce fait, le 11 février 2002, une loi portant sur la création, la gestion et le financement des réserves naturelles volontaires a été adoptée par l’assemblée nationale, ce décret permet à tout propriétaire, communauté ou institution d’engager volontairement ses terres dans un processus de conservation officielle. Il existe cinq (5) Réserves naturelles volontaires en Côte d’Ivoire jusqu’à ce jour…..qui sont la réserve naturelle volontaire Eden de l’Agneby-Tiassa, la réserve naturelle Corridor Ecologique de Tai, les sites SIFCA (Eyania et Zuenoula), Reserve naturelle volontaire du N’ZI; la forêt maraie Tanoe Eyi.
Afrikibarru 2, un cadre d’échange et d’accompagnement
Lors du 2e voyage de presse qui s’inscrit dans la dynamique du projet Afrikibarru 2 financé par CFI Media, et mis en œuvre par l’ONG Initiative pour le développement communautaire et la conservation de la Foret qui promeut la gouvernance environnementale participative , 5 journalistes bénéficiaires de ce projet, experts du MINEDD-TE et de la Direction de la Protection de l’environnement , gestionnaires du Domaine de la Rêverie et la communauté ont échangé sur les exigences techniques, juridiques et environnementales liées à la création d’une RNV. Cette rencontre a permis de clarifier les responsabilités du gestionnaire, mais aussi les opportunités offertes par ce statut: reconnaissance officielle, accompagnement technique de l’État et contribution aux engagements nationaux de conservation.
les journalistes bénéficiaires du projet ; les représentants du MINEDD et la communauté lors des échanges
Domaine de la Rêverie : une vision environnementale née il y a plus de 50 ans
« Le Domaine de la Rêverie est né de la vision précoce d’un homme qui, dès le départ et sur deux générations, a su anticiper l’importance des enjeux environnementaux auxquels le monde est aujourd’hui confronté. Dans les années 1970, il fait l’acquisition d’une portion de l’ex-forêt classée de la Téké, alors déclassée. Contrairement aux usages courants de l’époque, il choisit de préserver une grande partie de ce patrimoine forestier, une décision maintenue jusqu’à ce jour, depuis 1971. À l’origine, la forêt s’étendait sur environ 858 hectares. Aujourd’hui, il n’en subsiste qu’un fragment estimé à 74Hectares, dont l’« eau pleine de terre » constitue l’un des derniers vestiges, témoin du lien étroit entre l’homme et la nature qui caractérisait autrefois cet espace. C’est autour de cette volonté de conservation qu’a été créé le Domaine de la Rêverie, un centre de recherche axé sur l’agroécologie et la protection de l’environnement. Toutefois, la survie d’un tel écosystème reste un défi majeur face aux pressions anthropiques croissantes. » a déclaré Soycado Samuel, ingénieur agronome spécialisé en production végétale, représentant les gestionnaires du domaine
Un site naturel porté par une vision de conservation
Situé à 6 kilomètres du village de Yapokoi dans la commune d’Anyama dans le Nord-Est de la capitale économique de la Cote d’Ivoire, le domaine de la rêverie s’étend sur une superficie de 74 hectares dont 12 hectares de forêts primaires et 62 Hectares de forêts secondaires, niché dans un environnement encore préservé, le Domaine de la Rêverie se distingue par la richesse de ses paysages, sa couverture végétale et la présence d’espèces locales caractéristiques. Conscients de la fragilité de cet écosystème, les gestionnaires du domaine ont exprimé leur volonté de protéger durablement le site, tout en conciliant conservation, éducation environnementale et valorisation responsable.
Le domaine de la rêverie abrite une riche faune et flore
Marc Anthelme Kouadio, président de l’ONG initiative pour le développement communautaire et la conservation de la Foret accompagnatrice de ce projet a présenté les espèces et essences découverts dans le domaine de la Rêverie qui nécessite qu’il soit érigé en réserve Naturelle Volontaire. Selon lui, bien que la liste ne soit pas encore exhaustive, le Domaine de la Rêverie abrite une faune relativement diversifiée. Plusieurs espèces ont déjà été observées, notamment des perroquets à tête blanche, ainsi que des traces de céphalophes, communément appelés biches ou petits gibiers. Certaines espèces identifiées sont aujourd’hui menacées de disparition. En ce qui concerne la flore, le site regorge de nombreuses essences forestières. Parmi les espèces déjà recensées figurent notamment le badi ou bilinga, les ilombas, ainsi que plusieurs autres essences caractéristiques de la forêt dense, on a onze espèces d’amphibiens. On a vu des crapaudes d’alouelles, des crapauds, des scélophys, des grenouilles qui sont aussi en voie de disparition.
les résultats d’un premier inventaire
« Ce massif forestier joue par ailleurs un rôle écologique stratégique. Il constitue une zone de transition essentielle entre le Parc national du Banco et la forêt classée de Yapo-Abbé, servant de corridor naturel pour la migration des oiseaux vers cette dernière. Sans l’existence de ce pôle forestier, ces mouvements migratoires seraient fortement compromis » a insisté Marc Anthelme Kouadio.
L’implication des communautés dans la conservation et la protection des réserves naturelles volontaires
Toujours dans son exposé le président de l’ONG IDEF a souligné l’importance de la communauté dans cette bataille. Pour lui, il faut que la communauté soit impliquée pour que la forêt survive « La gestion du Domaine de la Rêverie ne repose pas uniquement sur les responsables du site. Elle se veut inclusive et participative, en intégrant pleinement les communautés locales riveraines, notamment celles du village de Yapokoi, situé à proximité immédiate du domaine, L’objectif est de leur faire comprendre la démarche d’inclusion et d’implication envisagée dans la gestion durable du site. Cette participation passera par un accompagnement structuré et des actions de formation, afin de leur permettre d’identifier clairement les rôles qu’elles peuvent jouer dans la préservation et la conservation de ce patrimoine naturel.
Les procédures d’érection expliquée sur le terrain par les représentants du département de la protection de la nature
« La procédure d’érection d’une forêt en réserve naturelle volontaire débute par une demande officielle de classement. Celle-ci est formulée par la communauté, le gestionnaire ou le promoteur, à travers un courrier adressé au ministère en charge des Parcs et Réserves, exprimant la volonté de voir la forêt concernée bénéficier de ce statut de protection.
À la suite de cette requête, une équipe technique de la direction compétente est dépêchée sur le terrain pour une visite d’évaluation. Cette mission permet d’apprécier l’état de conservation de la forêt et de vérifier si elle répond aux critères requis pour être classée en réserve naturelle volontaire. À l’issue de cette visite, les experts formulent leurs observations et recommandations.
La troisième étape porte sur la constitution du dossier technique, un document clé qui comprend notamment des inventaires de la faune et de la flore, des études socio-économiques, des cartes à l’échelle, ainsi qu’un document attestant de la propriété ou des droits du promoteur sur la forêt concernée.
Une fois le dossier technique finalisé, une commission de classement est mise en place. Présidée par le préfet, cette commission examine l’ensemble des éléments du dossier et rend un avis. Si les membres se prononcent favorablement, le processus se poursuit avec l’élaboration d’un projet de décret, soumis à la validation des ministres concernés. Après adoption, la forêt est officiellement reconnue comme réserve naturelle volontaire » a expliqué de façon linéaire Péronne Kouassi, chef des services à la Direction de la protection de la nature du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la transition écologique.
Le chef des services à la Direction de la protection de la nature du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la transition écologique a insisté que bien que ces étapes puissent sembler simples sur le papier, la procédure est généralement longue et rigoureuse. Elle implique plusieurs études, la production de documents techniques, mais aussi de nombreuses actions de sensibilisation auprès des communautés locales, afin de recueillir leur adhésion et de prévenir tout litige. L’objectif est de garantir un consensus autour d’un espace qui intègre le patrimoine de l’État, tout en restant géré de manière participative par les communautés.
Enfin, l’érection en réserve naturelle volontaire s’accompagne de l’élaboration d’un plan d’aménagement et de gestion, défini en concertation avec les populations concernées. Cette approche vise à assurer la protection durable des écosystèmes, dans une logique de gestion participative, afin de préserver l’environnement et de transmettre ce patrimoine naturel aux générations futures ».
Péronne Kouassi, chef des services à la Direction de la protection de la nature du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la transition écologique.
Adam’S Kouassi, chef de service au niveau de la direction de la protection de la nature, du ministère de l’environnement et de la transition écologique a ajouté que « pour être classé en réserve naturelle volontaire, le site doit être naturel, bien conservé, rare et présenter un intérêt régional, national ou international, notamment par la présence d’espèces endémiques ou d’éléments remarquables. Un autre critère essentiel est la preuve de la propriété du site par le promoteur, sans laquelle aucun classement n’est possible. Enfin, la superficie et l’existence d’une carte du site sont encadrées par la loi ».
Un appel bien perçu par la communauté
Boa Rosaleine membre de l’association des femmes
Elles étaient une dizaine venue pour s’informer sur l’importance de s’impliquer à la protection de ce joyau qui leur est favorable , elles en ressortent de ces échanges bien informées et s’engagent « En tout cas c’est ici que les tradipraticiens et nos mamans prennent les écorces des bois pour soigner les maladies donc, nous en s’engage dans la surveillance et alerter si nous voyons des choses pas claires ici » s’est exprimée Boa Rosaleine qui a participé pleinement à l’inventaire de nuit comme de jours
Dans le cadre de la transition écologique et de la lutte contre le changement climatique, la Côte d’Ivoire a mis en œuvre le Projet Paiement des Réductions d’Émissions (PRE). Ce projet pilote, inscrit dans le mécanisme international REDD+, permet de réduire les émissions de CO2, de protéger les forêts et de récompenser les communautés locales.
Pour en comprendre les enjeux, nous avons rencontré Éric Konan, coordonnateur du projet PRE.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Éric Konan (EK) : Bonjour, je suis Éric Konan, ingénieur des Eaux et Forêts et coordonnateur du Projet Paiement des Réductions d’Émissions (PRE). Ce projet s’inscrit dans la phase de paiement basé sur les résultats du mécanisme REDD+.
ERIC KONAN coordonateur projet PRE PH sercom PRE
Qu’est-ce que le projet PRE et quelle est sa durée ?
EK : Le PRE vise à réduire la déforestation et la dégradation des forêts, à valoriser les réductions d’émissions de CO2 sur les marchés du carbone et à redistribuer les revenus issus de la vente des crédits carbone aux bénéficiaires. La première phase a démarré en 2020 pour une durée de cinq ans, suite à la signature d’un contrat entre la Côte d’Ivoire et le Fonds carbone de la Banque mondiale.
Quelles sont les zones concernées par ce projet ?
EK : Le projet couvre cinq régions administratives autour du parc national de Taï : Cavally, Guémon, Nawa, San-Pédro et Gbokle.
Quels sont les objectifs prioritaires ?
EK : Les priorités sont claires : réduire les émissions de gaz à effet de serre, augmenter la séquestration de carbone à travers le reboisement et l’agroforesterie, et redistribuer les revenus générés aux communautés locales et partenaires.
Quelles activités menez-vous concrètement ?
EK : Nous travaillons sur trois grands axes : à savoir la conservation des forêts, le reboisement de zones dégradées, et l’agroforesterie, notamment l’introduction d’arbres forestiers dans les plantations de cacao.
Qui sont les bénéficiaires du projet ?
EK : Les bénéficiaires sont toutes les personnes et structures des cinq régions concernées qui pratiquent l’agroforesterie, le reboisement ou la conservation des forêts. Cela inclut les planteurs, les communautés locales, les coopératives, mais aussi les administrations, ONG et organisations qui accompagnent les populations.
Comment mesurez-vous les réductions d’émissions ?
EK : Les réductions sont calculées selon les standards internationaux du Fonds carbone de la Banque mondiale. Nous disposons d’experts en télédétection et inventaire de gaz à effet de serre qui établissent ces données. Elles sont ensuite vérifiées et certifiées par des auditeurs indépendants mandatés par la Banque mondiale. Une fois certifiées, les paiements sont déclenchés.
Les communautés locales sont-elles réellement impliquées ?
EK : Elles sont plus qu’impliquées : elles sont au cœur du projet. Ce sont elles qui réalisent les activités sur le terrain. Sans leur engagement, il n’y aurait pas de PRE.
Comment avez-vous convaincu les populations de conserver leurs forêts ?
EK : Cela n’a pas été facile. Depuis 2013, la Côte d’Ivoire mène des campagnes de sensibilisation. Progressivement, les communautés ont compris qu’il est possible de produire sans détruire la forêt. Aujourd’hui, elles voient l’agroforesterie comme une source de revenus et une garantie de durabilité.
EK : C’est environ 20 millions de tonnes d’équivalent CO2 qui ont été réduites et certifiées au cours de la période allant du 20 octobre 2020 au 31 décembre 2023, avec environ 8 millions de tonnes supplémentaires qui sont en attente de vérification pour l’année 2024. Et pour le premier appel à manifestation d’intérêt, ce sont environ 59.000 bénéficiaires qui ont été recensés dont 43.000 ont été jugés éligibles au paiement et 28.000 de ces 43.000 bénéficiaires-là ont fait l’objet de vérification donc leurs activités ont effectivement été vérifiées sur le terrain et 11.500 ont déjà reçu leur paiement pour un peu plus de 1,5 milliard de francs CFA qui ont été distribués et les paiements y se poursuivent.
Comment fonctionne le mécanisme de paiement ?
EK : Les paiements sont effectués par la Fondation pour les Parcs et Réserves, directement sur les comptes bancaires ou mobiles des bénéficiaires. Le montant varie selon la superficie et l’activité réalisée. Par exemple, un hectare d’agroforesterie avec 25 arbres rapporte environ 30.000 FCFA.
Quelles mesures garantissent la transparence dans la gestion des fonds ?
EK : Un plan de partage des bénéfices a été élaboré et validé par toutes les parties prenantes. Il définit les bénéficiaires et les modalités d’accès aux paiements. En plus, des audits indépendants sont réalisés régulièrement pour s’assurer du respect de ce plan.
Comment assurez-vous la durabilité des acquis après le financement ?
EK : Nous observons déjà une amélioration de la résilience des plantations grâce à l’agroforesterie. De plus, une partie des revenus est placée dans un fonds de dotation géré par la Fondation pour les Parcs et Réserves, qui généreront des intérêts pour maintenir les paiements à long terme.
Y a-t-il encore une possibilité de s’inscrire au projet ?
EK : Oui. Le deuxième appel à manifestation d’intérêt est ouvert jusqu’au 22 octobre 2025. Les personnes peuvent s’inscrire en ligne sur www.projetpre.ci ou auprès des services déconcentrés des ministères concernés, des autorités locales et des coopératives partenaires.
le ministre assahoré , le prefet de San pedro lors du lancement du paiement des beneficiaires à San Pedro
Quel message souhaitez-vous adresser aux communautés et aux journalistes ?
EK : Aux communautés, je dis : l’argent est disponible, venez-vous faire recenser pour bénéficier de vos efforts en faveur de la forêt. Aux journalistes : soyez nos relais pour diffuser l’information partout, jusque dans le plus petit village. C’est ainsi que toutes les personnes concernées pourront profiter des retombées du projet.
Interview réalisée par Randohle A., dans le cadre du projet Afrikibarru 2 financé par Canal France International (CFI), dont AgrotvCI est bénéficiaire.
Chaque année en Côte d’Ivoire, la rage continue de faire des victimes silencieuses. Lors de la 2e Conférence mondiale des journalistes scientifiques francophones, qui s’est tenue du 09 au 14 Juin 2025 à Abidjan, autour du thème « une seule santé » un chiffre alarmant a été dévoilé : 55 % des personnes qui meurent de la rage dans le pays sont des enfants âgés de 0 à 14 ans.
Cette donnée glaçante révèle l’ampleur d’un fléau encore sous-estimé. Transmise principalement par morsure de chien, la rage est pourtant une maladie virale 100 % évitable grâce à la vaccination animale et humaine. Pourtant, le manque d’information, de prévention et d’accès rapide aux soins exposent particulièrement les plus jeunes, souvent en contact rapproché avec les animaux domestiques.
Quelle est la situation sanitaire de la Rage en Côte d’ivoire
De 1986 en 2016, l’Institut national d’hygiène publique enregistre en moyenne 20 décès liés à la rage par an et en moyenne 12 000 victimes de morsures selon le Ministère de la santé et de l’hygiène publique. Ce système de surveillance épidémiologique de la maladie en côte d’ivoire montrait également qu’en moyenne dix cas de rage animale étaient enregistrés. Alors comment gérer le risque épidémiologique dans le pays ? Selon Dr Vessaly, il fallait changer de stratégie pour avoir des données plus précises « pour définir le poids réel de la rage en Côte d’Ivoire nous avons fait appel à des vétérinaires, des spécialistes de l’Institut National d’Hygiène Publique (INHP), le Centre Suisse des recherches scientifiques, les sociologues »
L’approche scientifique dans les précisions des données
« Sur une enquête de 8.000 ménages ; 4000 ménages, en milieu rural et 4.000 en milieu urbain, la possession canine était de 1.500.000 têtes, tandis que la sensibilisation vaccinale depuis une décennie concernait que 100.000 chiens » , poursuivant son exposé Dr Vessaly Kallo directeur des services vétérinaires de Cote d’Ivoire, a affirmé « que dans ces ménages, ce ne sont que 5% des chiens , en milieu rural et 30% en milieu urbain qui sont vaccinés un chiffre en deçà du seuil d’élimination de la maladie voulu par l’organisation mondiale de la santé ». Au niveau de la santé humaine cette étude a montré que parmi les personnes mordues par les chiens qui vont dans les centres de santé pour une prise en charge, 60% ne terminaient pas leurs traitements antirabiques soit 5 doses sur 21 jours. Cette enquête a révélé que ce sont 500 personnes qui sont mordus essentiellement par les chiens dont 55% sont les enfants de 0 à14 ans et non 20 comme l’a signifié le ministère de la santé en 2017
ph APA
Une perte énorme pour la Cote d’ivoire
Selon une étude publiée par https://www.sciencedirect.com/ le pays perd plus 20 milliards de FCFA par an et 48.000 personnes sont mordus par les chiens et que 14.000 se rendent dans les centres de santé.;
Un problème de santé publique
La Rage représente un véritable problème de santé publique dans de nombreux pays africains, y compris la Côte d’Ivoire. Le pays enregistre encore des dizaines de décès chaque année, principalement dans les zones rurales où les structures de soins et les vaccins post-exposition sont insuffisamment disponibles.
« La rage est une maladie évitable. Le vaccin a été découvert depuis plus de 100 ans. Mais en l’absence de sensibilisation, les enfants, souvent mordus en jouant avec des chiens non vaccinés, sont les premières victimes », s’est indigné docteur Vessaly Kalo.
Une réponse intégrée dans l’approche « Une seule santé »
Cette conférence a mis en lumière l’importance de l’approche « Une seule santé », qui intègre la santé humaine, animale et environnementale. Une stratégie essentielle pour éradiquer durablement des zoonoses comme la rage.
Un appel à l’action « Sensibiliser pour sauver »
Les journalistes scientifiques, en tant qu’acteurs de relais de l’information, ont un rôle clé à jouer pour sensibiliser les communautés à ce danger évitable.
En Côte d’Ivoire, des initiatives locales commencent à émerger, des campagnes de vaccination canine, des programmes d’éducation dans les écoles, et un meilleur accès aux soins post-exposition sont les piliers d’une réponse efficace. Mais les efforts restent encore dispersés. Il est urgent de mobiliser davantage les autorités, les professionnels de santé et les communautés pour atteindre l’objectif mondial d’éliminer la rage humaine transmise par les chiens d’ici 2030, fixé par l’Organisation mondiale de la santé.
Le jeudi 5 juin 2025, la Commission de la Recherche, de la Science, de la Technologie et de l’Environnement (CRSTE) a examiné et adopté à l’unanimité un projet de loi majeur sur la lutte contre les changements climatiques, présenté par le Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, Monsieur Assahoré Konan Jacques, au Sénat, à Yamoussoukro.
Ce texte vise à combler les lacunes de la législation actuelle en matière de gouvernance, de financement et de régulation du marché carbone. Il prévoit la création d’un cadre juridique renforcé pour améliorer la gouvernance climatique, réduire les émissions de gaz à effet de serre, mobiliser les financements et accroître la résilience des populations.
Le Ministre Assahoré a souligné l’urgence d’adapter la réponse nationale face à l’aggravation des effets climatiques en Côte d’Ivoire. Il a rappelé que, malgré les textes existants et l’adhésion à plusieurs accords internationaux, des faiblesses structurelles persistent dans la gouvernance, le financement, le suivi-évaluation et la régulation du marché carbone.
Ce projet de loi s’inscrit dans une stratégie plus large, comprenant la création du Bureau du Marché Carbone, l’élaboration d’un portefeuille de plus de 300 projets climatiques et la mobilisation de 22 milliards de dollars pour financer la transition écologique.
Avec l’adoption de ce projet de loi, la Côte d’Ivoire franchit une étape décisive dans la mise en œuvre de sa stratégie climatique, en renforçant son cadre juridique pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de résilience face aux changements climatiques.
Le festival êLê d’Adiaké est chaque année un rendez-vous haut en couleurs. Entre compétitions de pirogues, danses traditionnelles et effervescence populaire, il célèbre la richesse culturelle des peuples lagunaires, la 9e édition a débuté le jeudi 29 mai 2025
Une célébration de l’identité lagunaire
Le festival ELE est l’âme d’Adiaké. Durant plusieurs jours, les communautés se retrouvent autour des traditions aquatiques qui ont façonné leur mode de vie. Les pirogues colorées glissent sur les eaux dans un ballet rythmé par les cris de joie et les percussions. Les femmes arborent leurs plus beaux pagnes, les chefs coutumiers bénissent la lagune, et les touristes affluent. ÊLÊ n’est pas qu’un événement : c’est une affirmation culturelle. Une transmission vivante des valeurs et du lien sacré entre l’homme et l’eau.
Une fête sur fond d’urgence écologique
Mais en marge des réjouissances, les anciens parlent bas. Les pêcheurs aussi. Les filets remontés sont plus légers qu’avant. Les espèces halieutiques semblent fuir ces eaux jadis nourricières. Un constat s’impose discrètement, mais fermement : la lagune Aby s’appauvrit. Les poissons se font rares. Et la fête masque mal les inquiétudes des riverains.
« Le problème c’est l’orpaillage clandestin qui se fait aux bords des lagunes au niveau du Ghana, qui se reverse dans la Tanoé et qui se déverse dans la lagune Aby , ce changement fait les espèces deviennent très rare » a souligné, adjé adjé Paul entraineur des anges de kakoukro lagune vainqueur de cette 9e édition
De l’autre côté Mr. Kouadio Pêcheur depuis 25ans, assis sur pirogue assistant fièrement les manches éliminatoires de la course aux pirogues, mais le regard inquiétant confie « Avant, en une sortie, je remplissais ma pirogue. Aujourd’hui, je rentre presque vide »
La lagune Aby, autrefois généreuse, montre aujourd’hui les signes d’un écosystème sous pression : surpêche, pollution, urbanisation anarchique. Les pratiques ancestrales de pêche, durables et codifiées, cèdent parfois à une exploitation plus agressive.
Le paradoxe du progrès
Ironie du sort, c’est au moment même où la culture lagunaire est célébrée que la nature qui l’a engendrée s’effondre. La fête continue, mais le garde-manger se vide. Et sans poissons, que deviendra êLê dans vingt ans ? Un folklore sans fondement, un théâtre sur une scène asséchée.
Le temps de l’action
Le festival ELE qui signifie en langue agni (pirogue) pourrait être plus qu’un hommage au passé : il peut devenir un outil de sensibilisation et de transition. Car préserver la lagune, c’est préserver la culture elle-même.
Adiaké vibre au rythme d’ELE. Mais sous la beauté des chants et des pagnes, la lagune pleure en silence. L’eau se retire, les poissons disparaissent, et le lien vital se fragilise. Il est temps de faire du festival un levier de renaissance écologique. Pour que la fête continue… durablement.
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