SANTE / 55% des décès liés à la Rage concernent les enfants de 0 à 14 ans en Côte d’Ivoire
Chaque année en Côte d’Ivoire, la rage continue de faire des victimes silencieuses. Lors de la 2e Conférence mondiale des journalistes scientifiques francophones, qui s’est tenue du 09 au 14 Juin 2025 à Abidjan, autour du thème « une seule santé » un chiffre alarmant a été dévoilé : 55 % des personnes qui meurent de la rage dans le pays sont des enfants âgés de 0 à 14 ans.

Cette donnée glaçante révèle l’ampleur d’un fléau encore sous-estimé. Transmise principalement par morsure de chien, la rage est pourtant une maladie virale 100 % évitable grâce à la vaccination animale et humaine. Pourtant, le manque d’information, de prévention et d’accès rapide aux soins exposent particulièrement les plus jeunes, souvent en contact rapproché avec les animaux domestiques.
Quelle est la situation sanitaire de la Rage en Côte d’ivoire
De 1986 en 2016, l’Institut national d’hygiène publique enregistre en moyenne 20 décès liés à la rage par an et en moyenne 12 000 victimes de morsures selon le Ministère de la santé et de l’hygiène publique. Ce système de surveillance épidémiologique de la maladie en côte d’ivoire montrait également qu’en moyenne dix cas de rage animale étaient enregistrés. Alors comment gérer le risque épidémiologique dans le pays ? Selon Dr Vessaly, il fallait changer de stratégie pour avoir des données plus précises « pour définir le poids réel de la rage en Côte d’Ivoire nous avons fait appel à des vétérinaires, des spécialistes de l’Institut National d’Hygiène Publique (INHP), le Centre Suisse des recherches scientifiques, les sociologues »
L’approche scientifique dans les précisions des données
« Sur une enquête de 8.000 ménages ; 4000 ménages, en milieu rural et 4.000 en milieu urbain, la possession canine était de 1.500.000 têtes, tandis que la sensibilisation vaccinale depuis une décennie concernait que 100.000 chiens » , poursuivant son exposé Dr Vessaly Kallo directeur des services vétérinaires de Cote d’Ivoire, a affirmé « que dans ces ménages, ce ne sont que 5% des chiens , en milieu rural et 30% en milieu urbain qui sont vaccinés un chiffre en deçà du seuil d’élimination de la maladie voulu par l’organisation mondiale de la santé ». Au niveau de la santé humaine cette étude a montré que parmi les personnes mordues par les chiens qui vont dans les centres de santé pour une prise en charge, 60% ne terminaient pas leurs traitements antirabiques soit 5 doses sur 21 jours. Cette enquête a révélé que ce sont 500 personnes qui sont mordus essentiellement par les chiens dont 55% sont les enfants de 0 à14 ans et non 20 comme l’a signifié le ministère de la santé en 2017

ph APA
Une perte énorme pour la Cote d’ivoire
Selon une étude publiée par https://www.sciencedirect.com/ le pays perd plus 20 milliards de FCFA par an et 48.000 personnes sont mordus par les chiens et que 14.000 se rendent dans les centres de santé.;

Un problème de santé publique
La Rage représente un véritable problème de santé publique dans de nombreux pays africains, y compris la Côte d’Ivoire. Le pays enregistre encore des dizaines de décès chaque année, principalement dans les zones rurales où les structures de soins et les vaccins post-exposition sont insuffisamment disponibles.
« La rage est une maladie évitable. Le vaccin a été découvert depuis plus de 100 ans. Mais en l’absence de sensibilisation, les enfants, souvent mordus en jouant avec des chiens non vaccinés, sont les premières victimes », s’est indigné docteur Vessaly Kalo.
Une réponse intégrée dans l’approche « Une seule santé »
Cette conférence a mis en lumière l’importance de l’approche « Une seule santé », qui intègre la santé humaine, animale et environnementale. Une stratégie essentielle pour éradiquer durablement des zoonoses comme la rage.
Un appel à l’action « Sensibiliser pour sauver »
Les journalistes scientifiques, en tant qu’acteurs de relais de l’information, ont un rôle clé à jouer pour sensibiliser les communautés à ce danger évitable.

En Côte d’Ivoire, des initiatives locales commencent à émerger, des campagnes de vaccination canine, des programmes d’éducation dans les écoles, et un meilleur accès aux soins post-exposition sont les piliers d’une réponse efficace. Mais les efforts restent encore dispersés. Il est urgent de mobiliser davantage les autorités, les professionnels de santé et les communautés pour atteindre l’objectif mondial d’éliminer la rage humaine transmise par les chiens d’ici 2030, fixé par l’Organisation mondiale de la santé.
Randohle. A
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