Environnement

Marché carbone et cacao : la Côte d’Ivoire face à une opportunité climatique et agricole majeure

« La Côte d’Ivoire dispose d’environ six millions d’hectares éligibles. C’est une opportunité unique pour développer des projets carbone capables de générer des revenus tout en restaurant durablement les paysages forestiers »

Protection de la biodiversité : le Domaine de la Rêverie engagé pour une Réserve Naturelle Volontaire

Préserver ce qui reste pour transmettre aux générations futures. À Anyama, le Domaine de la Rêverie s’engage dans un processus de classement en Réserve Naturelle Volontaire, avec l’appui des autorités environnementales, des journalistes et des communautés locales, afin de sauver La dernière forêt en Abidjan reliant le Parc National du Banco et la Forêt Classée Yapo-Abbe.

Face aux menaces croissantes qui pèsent sur les écosystèmes, l’exploitation forestière, agriculture extensive, urbanisation galopante,  la Côte d’Ivoire explore des solutions participatives pour renforcer la protection de sa biodiversité. Pour ce fait, le 11 février 2002, une loi portant sur la création, la gestion et le financement des réserves naturelles volontaires a été adoptée par l’assemblée nationale, ce décret  permet à tout propriétaire, communauté ou institution d’engager volontairement ses terres dans un processus de conservation officielle. Il existe cinq (5) Réserves naturelles volontaires en Côte d’Ivoire jusqu’à ce jour…..qui sont la réserve naturelle volontaire Eden de l’Agneby-Tiassa, la réserve naturelle Corridor Ecologique de Tai, les sites SIFCA (Eyania et Zuenoula), Reserve naturelle volontaire du N’ZI; la forêt maraie Tanoe Eyi.

Afrikibarru 2, un cadre d’échange et d’accompagnement

Lors du 2e voyage de presse  qui s’inscrit dans la dynamique du projet Afrikibarru 2 financé par CFI Media, et mis en œuvre par l’ONG Initiative pour le développement communautaire et la conservation de la Foret  qui promeut la gouvernance environnementale participative , 5 journalistes bénéficiaires de ce projet, experts du MINEDD-TE et de la Direction de la Protection de l’environnement , gestionnaires du Domaine de la Rêverie  et la communauté ont échangé sur les exigences techniques, juridiques et environnementales liées à la création d’une RNV. Cette rencontre a permis de clarifier les responsabilités du gestionnaire, mais aussi les opportunités offertes par ce statut: reconnaissance officielle, accompagnement technique de l’État et contribution aux engagements nationaux de conservation.

Domaine de la Rêverie : une vision environnementale née il y a plus de 50 ans

« Le Domaine de la Rêverie est né de la vision précoce d’un homme qui, dès le départ et sur deux générations, a su anticiper l’importance des enjeux environnementaux auxquels le monde est aujourd’hui confronté. Dans les années 1970, il fait l’acquisition d’une portion de l’ex-forêt classée de la Téké, alors déclassée. Contrairement aux usages courants de l’époque, il choisit de préserver une grande partie de ce patrimoine forestier, une décision maintenue jusqu’à ce jour, depuis 1971. À l’origine, la forêt s’étendait sur environ 858 hectares. Aujourd’hui, il n’en subsiste qu’un fragment estimé à 74Hectares, dont l’« eau pleine de terre » constitue l’un des derniers vestiges, témoin du lien étroit entre l’homme et la nature qui caractérisait autrefois cet espace. C’est autour de cette volonté de conservation qu’a été créé le Domaine de la Rêverie, un centre de recherche axé sur l’agroécologie et la protection de l’environnement. Toutefois, la survie d’un tel écosystème reste un défi majeur face aux pressions anthropiques croissantes. » a déclaré Soycado Samuel, ingénieur agronome spécialisé en production végétale, représentant les gestionnaires du domaine

Un site naturel porté par une vision de conservation

Situé à 6 kilomètres du village de Yapokoi dans la commune d’Anyama dans le Nord-Est de la capitale économique de la Cote d’Ivoire, le domaine de la rêverie s’étend sur une superficie de 74 hectares dont 12 hectares de forêts  primaires et 62 Hectares de forêts secondaires, niché dans un environnement encore préservé, le Domaine de la Rêverie se distingue par la richesse de ses paysages, sa couverture végétale et la présence d’espèces locales caractéristiques. Conscients de la fragilité de cet écosystème, les gestionnaires du domaine ont exprimé leur volonté de protéger durablement le site, tout en conciliant conservation, éducation environnementale et valorisation responsable.

Le domaine de la rêverie abrite une riche faune et flore

Marc Anthelme Kouadio, président de l’ONG  initiative pour le développement communautaire et la conservation de la Foret accompagnatrice de ce projet  a présenté les espèces et essences découverts dans le domaine de la Rêverie qui nécessite qu’il soit érigé en réserve Naturelle Volontaire. Selon lui, bien que la liste ne soit pas encore exhaustive, le Domaine de la Rêverie abrite une faune relativement diversifiée. Plusieurs espèces ont déjà été observées, notamment des perroquets à tête blanche, ainsi que des traces de céphalophes, communément appelés biches ou petits gibiers. Certaines espèces identifiées sont aujourd’hui menacées de disparition. En ce qui concerne la flore, le site regorge de nombreuses essences forestières. Parmi les espèces déjà recensées figurent notamment le badi ou bilinga, les ilombas, ainsi que plusieurs autres essences caractéristiques de la forêt dense, on a onze espèces d’amphibiens. On a vu des crapaudes d’alouelles, des crapauds, des scélophys, des grenouilles qui sont aussi en voie de disparition.

« Ce massif forestier joue par ailleurs un rôle écologique stratégique. Il constitue une zone de transition essentielle entre le Parc national du Banco et la forêt classée de Yapo-Abbé, servant de corridor naturel pour la migration des oiseaux vers cette dernière. Sans l’existence de ce pôle forestier, ces mouvements migratoires seraient fortement compromis » a insisté Marc Anthelme Kouadio.

L’implication des communautés dans la conservation et la protection des réserves naturelles volontaires

Toujours dans son exposé le président de l’ONG IDEF a souligné l’importance de la communauté dans cette bataille. Pour lui, il faut que la communauté soit impliquée pour que la forêt survive  « La gestion du Domaine de la Rêverie ne repose pas uniquement sur les responsables du site. Elle se veut inclusive et participative, en intégrant pleinement les communautés locales riveraines, notamment celles du village de Yapokoi, situé à proximité immédiate du domaine, L’objectif est de leur faire comprendre la démarche d’inclusion et d’implication envisagée dans la gestion durable du site. Cette participation passera par un accompagnement structuré et des actions de formation, afin de leur permettre d’identifier clairement les rôles qu’elles peuvent jouer dans la préservation et la conservation de ce patrimoine naturel.

Les procédures d’érection expliquée sur le terrain par les représentants du département de la protection de la nature

« La procédure d’érection d’une forêt en réserve naturelle volontaire débute par une demande officielle de classement. Celle-ci est formulée par la communauté, le gestionnaire ou le promoteur, à travers un courrier adressé au ministère en charge des Parcs et Réserves, exprimant la volonté de voir la forêt concernée bénéficier de ce statut de protection.

À la suite de cette requête, une équipe technique de la direction compétente est dépêchée sur le terrain pour une visite d’évaluation. Cette mission permet d’apprécier l’état de conservation de la forêt et de vérifier si elle répond aux critères requis pour être classée en réserve naturelle volontaire. À l’issue de cette visite, les experts formulent leurs observations et recommandations.

La troisième étape porte sur la constitution du dossier technique, un document clé qui comprend notamment des inventaires de la faune et de la flore, des études socio-économiques, des cartes à l’échelle, ainsi qu’un document attestant de la propriété ou des droits du promoteur sur la forêt concernée.

Une fois le dossier technique finalisé, une commission de classement est mise en place. Présidée par le préfet, cette commission examine l’ensemble des éléments du dossier et rend un avis. Si les membres se prononcent favorablement, le processus se poursuit avec l’élaboration d’un projet de décret, soumis à la validation des ministres concernés. Après adoption, la forêt est officiellement reconnue comme réserve naturelle volontaire » a expliqué de façon linéaire Péronne Kouassi, chef des services à la Direction de la protection de la nature du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la transition écologique.

Le chef des services à la Direction de la protection de la nature du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la transition écologique a insisté que bien que ces étapes puissent sembler simples sur le papier, la procédure est généralement longue et rigoureuse. Elle implique plusieurs études, la production de documents techniques, mais aussi de nombreuses actions de sensibilisation auprès des communautés locales, afin de recueillir leur adhésion et de prévenir tout litige. L’objectif est de garantir un consensus autour d’un espace qui intègre le patrimoine de l’État, tout en restant géré de manière participative par les communautés.

Enfin, l’érection en réserve naturelle volontaire s’accompagne de l’élaboration d’un plan d’aménagement et de gestion, défini en concertation avec les populations concernées. Cette approche vise à assurer la protection durable des écosystèmes, dans une logique de gestion participative, afin de préserver l’environnement et de transmettre ce patrimoine naturel aux générations futures ». 

Adam’S Kouassi, chef de service au niveau de la direction de la protection de la nature, du ministère de l’environnement et de la transition écologique a ajouté que « pour être classé en réserve naturelle volontaire, le site doit être naturel, bien conservé, rare et présenter un intérêt régional, national ou international, notamment par la présence d’espèces endémiques ou d’éléments remarquables.
Un autre critère essentiel est la preuve de la propriété du site par le promoteur, sans laquelle aucun classement n’est possible.
Enfin, la superficie et l’existence d’une carte du site sont encadrées par la loi ».

Un appel bien perçu par la communauté

Elles étaient une dizaine venue pour s’informer sur l’importance de s’impliquer à la protection de ce joyau qui leur est favorable  , elles en ressortent de ces échanges bien informées  et s’engagent  « En tout cas c’est ici que les tradipraticiens et nos mamans prennent les écorces des bois pour soigner les maladies donc, nous en s’engage dans la surveillance et alerter si nous voyons des choses pas claires ici » s’est exprimée Boa Rosaleine qui a participé pleinement à l’inventaire de nuit comme de jours

RANDOHLE .A

Interview avec Éric Konan, Coordonnateur du Projet Paiement des Réductions d’Émissions (PRE) « Le projet PRE a déjà réduit 20 millions de tonnes de CO2 »

Dans le cadre de la transition écologique et de la lutte contre le changement climatique, la Côte d’Ivoire a mis en œuvre le Projet Paiement des Réductions d’Émissions (PRE). Ce projet pilote, inscrit dans le mécanisme international REDD+, permet de réduire les émissions de CO2, de protéger les forêts et de récompenser les communautés locales.

Pour en comprendre les enjeux, nous avons rencontré Éric Konan, coordonnateur du projet PRE.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Éric Konan (EK) : Bonjour, je suis Éric Konan, ingénieur des Eaux et Forêts et coordonnateur du Projet Paiement des Réductions d’Émissions (PRE). Ce projet s’inscrit dans la phase de paiement basé sur les résultats du mécanisme REDD+.

Qu’est-ce que le projet PRE et quelle est sa durée ?

EK : Le PRE vise à réduire la déforestation et la dégradation des forêts, à valoriser les réductions d’émissions de CO2 sur les marchés du carbone et à redistribuer les revenus issus de la vente des crédits carbone aux bénéficiaires.
La première phase a démarré en 2020 pour une durée de cinq ans, suite à la signature d’un contrat entre la Côte d’Ivoire et le Fonds carbone de la Banque mondiale.

Quelles sont les zones concernées par ce projet ?

EK : Le projet couvre cinq régions administratives autour du parc national de Taï : Cavally, Guémon, Nawa, San-Pédro et Gbokle.

Quels sont les objectifs prioritaires ?

EK : Les priorités sont claires : réduire les émissions de gaz à effet de serre, augmenter la séquestration de carbone à travers le reboisement et l’agroforesterie, et redistribuer les revenus générés aux communautés locales et partenaires.

Quelles activités menez-vous concrètement ?

EK : Nous travaillons sur trois grands axes : à savoir la conservation des forêts, le reboisement de zones dégradées, et l’agroforesterie, notamment l’introduction d’arbres forestiers dans les plantations de cacao.

Qui sont les bénéficiaires du projet ?

EK : Les bénéficiaires sont toutes les personnes et structures des cinq régions concernées qui pratiquent l’agroforesterie, le reboisement ou la conservation des forêts. Cela inclut les planteurs, les communautés locales, les coopératives, mais aussi les administrations, ONG et organisations qui accompagnent les populations.

Comment mesurez-vous les réductions d’émissions ?

EK : Les réductions sont calculées selon les standards internationaux du Fonds carbone de la Banque mondiale. Nous disposons d’experts en télédétection et inventaire de gaz à effet de serre qui établissent ces données. Elles sont ensuite vérifiées et certifiées par des auditeurs indépendants mandatés par la Banque mondiale. Une fois certifiées, les paiements sont déclenchés.

Les communautés locales sont-elles réellement impliquées ?

EK : Elles sont plus qu’impliquées : elles sont au cœur du projet. Ce sont elles qui réalisent les activités sur le terrain. Sans leur engagement, il n’y aurait pas de PRE.

Comment avez-vous convaincu les populations de conserver leurs forêts ?

EK : Cela n’a pas été facile. Depuis 2013, la Côte d’Ivoire mène des campagnes de sensibilisation. Progressivement, les communautés ont compris qu’il est possible de produire sans détruire la forêt. Aujourd’hui, elles voient l’agroforesterie comme une source de revenus et une garantie de durabilité.

Quels résultats avez-vous obtenus jusqu’à présent ?

EK : C’est environ 20 millions de tonnes d’équivalent CO2 qui ont été réduites et certifiées au cours de la période allant du 20 octobre 2020 au 31 décembre 2023, avec environ 8 millions de tonnes supplémentaires qui sont en attente de vérification pour l’année 2024. Et pour le premier appel à manifestation d’intérêt, ce sont environ 59.000 bénéficiaires qui ont été recensés dont 43.000 ont été jugés éligibles au paiement et 28.000 de ces 43.000 bénéficiaires-là ont fait l’objet de vérification donc leurs activités ont effectivement été vérifiées sur le terrain et 11.500 ont déjà reçu leur paiement pour un peu plus de 1,5 milliard de francs CFA qui ont été distribués et les paiements y se poursuivent.

Comment fonctionne le mécanisme de paiement ?

EK : Les paiements sont effectués par la Fondation pour les Parcs et Réserves, directement sur les comptes bancaires ou mobiles des bénéficiaires.
Le montant varie selon la superficie et l’activité réalisée. Par exemple, un hectare d’agroforesterie avec 25 arbres rapporte environ 30.000 FCFA.

Quelles mesures garantissent la transparence dans la gestion des fonds ?

EK : Un plan de partage des bénéfices a été élaboré et validé par toutes les parties prenantes. Il définit les bénéficiaires et les modalités d’accès aux paiements. En plus, des audits indépendants sont réalisés régulièrement pour s’assurer du respect de ce plan.

Comment assurez-vous la durabilité des acquis après le financement ?

EK : Nous observons déjà une amélioration de la résilience des plantations grâce à l’agroforesterie. De plus, une partie des revenus est placée dans un fonds de dotation géré par la Fondation pour les Parcs et Réserves, qui généreront des intérêts pour maintenir les paiements à long terme.

Y a-t-il encore une possibilité de s’inscrire au projet ?

EK : Oui. Le deuxième appel à manifestation d’intérêt est ouvert jusqu’au 22 octobre 2025. Les personnes peuvent s’inscrire en ligne sur www.projetpre.ci ou auprès des services déconcentrés des ministères concernés, des autorités locales et des coopératives partenaires.

Quel message souhaitez-vous adresser aux communautés et aux journalistes ?

EK : Aux communautés, je dis : l’argent est disponible, venez-vous faire recenser pour bénéficier de vos efforts en faveur de la forêt.
Aux journalistes : soyez nos relais pour diffuser l’information partout, jusque dans le plus petit village. C’est ainsi que toutes les personnes concernées pourront profiter des retombées du projet.

Interview réalisée par Randohle A., dans le cadre du projet Afrikibarru 2 financé par Canal France International (CFI), dont AgrotvCI est bénéficiaire.

L’accord de pêche de l’OMC est rentré officiellement en vigueur

L’Accord de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les subventions à la pêche est officiellement rentré en vigueur le 15 septembre 2025, selon une note émanant de l’Institution internationale. Cette étape, fruit de plus de 20 ans de négociation témoigne de la volonté des Pays qui ont ratifié cet accord de mettre fin à la surpêche.

Cela a été possible grâce aux acceptations qui ont atteint plus des deux tiers des membres de l’Organisation, avec le Brésil, le Kenya, le Vietnam et les Tonga, qui ont reçu les instruments d’acceptation de l’Accord des mains de la Directrice générale de l’OMC. Ngozi Okonjo-Iweala.

Mme Okonjo-Iweala, a d’ailleurs rappelé la nécessité pour les membres de travailler ensemble pour relever les défis à relever dans le secteur de la pêche, saluant cette officialisation.

« À l’heure où le système commercial international est confronté à de profonds défis, l’Accord sur les subventions à la pêche envoie un signal fort : les membres de l’OMC peuvent travailler ensemble dans un esprit de coopération et de responsabilité partagée pour trouver des solutions aux défis mondiaux. L’entrée en vigueur de cet accord nous rappelle que nombre des plus grands défis auxquels nous sommes confrontés sont mieux traités au niveau multilatéral. Les peuples et les nations ont besoin d’un multilatéralisme efficace – c’est pourquoi la journée d’aujourd’hui est si rassurante. », a-t-elle indiqué.

Elle a signé la notification officielle d’entrée en vigueur de l’Accord et l’a remise au président du Conseil général, l’ambassadeur Saqer Abdullah Almoqbel d’Arabie saoudite, marquant ainsi l’intégration officielle de l’Accord dans le cadre juridique de l’OMC.

Détermination, engagement collectif, volonté politique

A son tour l’ambassadeur Saqer Abdullah Almoqbel, a relevé la détermination et l’engagement collectif de tous ainsi qu’une volonté politique et une coordination rigoureuse dans les différents pays.

« Cet Accord témoigne de notre vision commune d’une pêche mondiale durable. L’acceptation du Protocole a exigé non seulement l’engagement de nos ambassadeurs et délégués ici à Genève, mais aussi une réelle volonté politique et une coordination rigoureuse dans les capitales. C’est grâce à notre détermination et à notre engagement collectif que nous assistons aujourd’hui à son entrée en vigueur. », a-t-il indiqué.

« Les membres ont salué l’Accord comme une étape majeure pour l’OMC, soulignant qu’il confirmait leur engagement envers le système commercial multilatéral et une planète plus durable. Ils se sont également engagés à commencer à le mettre en œuvre, soulignant le rôle clé qu’il jouera dans la restauration des stocks halieutiques, la protection des moyens de subsistance des communautés de pêcheurs et la promotion de la sécurité alimentaire », précise la note de l’Organisation.

Adopté par consensus lors de la 12e Conférence ministérielle de l’OMC en juin 2022, l’Accord interdit les subventions à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, à la pêche des stocks surexploités et à la pêche hauturière non réglementée.

MYA 

La Bourse des matières premières agricoles présentée aux acteurs du secteur

En Côte d’Ivoire, la Bourse des matières premières agricoles (BMPA) a été présentée aux acteurs du secteur, le dimanche 10 septembre 2025.

« Bourse des matières premières agricoles : enjeux et défis pour le développement d’un secteur agricole moderne en Côte d’Ivoire »  était le thème de cette rencontre  Initiée par le   Comité de Concertation Etat/Secteur Privé (CCESP) en collaboration avec le ministère de l’agriculture et du développement rural, et la Bourse Régionale des Valeurs mobilières (BRVM).

Les acteurs du secteur ont été entre autres instruits sur les avantages de la Bourse des matières premières agricole, ses spécificités, ses perspectives.

Pour  la Secrétaire Exécutif du CCESP Mariam Fadiga Fofana,  « la BMPA  est  la matérialisation  de l’ambition du gouvernement ivoirien d’œuvrer à la transformation structurelle de l’économie ivoirienne.

«  Cette réforme, répond aux enjeux de la transparence des prix et d’une meilleure rémunération des producteurs ivoiriens. Elle entend également améliorer le financement du secteur agricole et stimuler la production locale », a-t-elle ajouté.

La crédibilité  des  Bourse des matières premières agricoles, suscitera l’intérêt des  banques  pour le secteur  agricole et les chaînes de valeur, facilitant  ainsi les financements, à en croire  Philippe Brizoua, directeur du développement du marché et de gestion des projets de la BRVM.

Lancé le 28 mai, en marge du Salon internationale de l’agriculture et des ressources animales (SARA), la Bourse des matières premières agricoles est  une plateforme de cotation qui a débuté ses activités avec trois spéculations que sont  la noix de cajou, la noix de cola et le maïs.

MYA

Formation régionale sur la biodiversité : Randohle Abonzan du site web AGROTV décroche une place sur 100 candidatures

Cette formation en ligne de six semaines, qui se déroulera du vendredi 11 juillet au 15 août 2025, comprendra six sessions hebdomadaires animées par des experts de la biodiversité et des médias. Les sessions porteront notamment sur les notions essentielles du reportage sur la biodiversité, les liens entre le changement climatique et la biodiversité, la narration à travers les données, l’éthique et les outils d’investigation, ainsi que le journalisme de solutions dans le reportage sur la biodiversité. Deux sessions seront animées par le Dr Vibha Varshney, responsable de l’unité Biodiversité et Alimentation au Centre pour la Science et l’Environnement (CSE), en Inde.

À la fin de chaque session, les participants se verront confier des travaux pratiques pour tester et renforcer leurs compétences journalistiques. Un travail de synthèse sera donné après la dernière session afin de consolider les apprentissages et de produire un article publiable sur la biodiversité.

Lancement de WAJESHA

À l’issue de la formation, le CCCFS, le GJESHA et le TNJ lanceront officiellement WAJESHA – Journalistes d’Afrique de l’Ouest pour l’environnement, la science, la santé et l’agriculture

WAJESHA constituera un réseau régional de journalistes formés, passionnés et actifs, engagés à amplifier les histoires sur la biodiversité et l’environnement en Afrique de l’Ouest.

Construire une force unie de journalistes environnementaux en Afrique de l’Ouest, promouvant la conservation de la biodiversité, la justice environnementale et l’action climatique par le biais d’un journalisme d’investigation et de recherche de solutions.

En investissant dans les journalistes et en renforçant la collaboration régionale, la série de formations sur la biodiversité GJESHA-TNJ vise à créer une nouvelle vague de récits sur la biodiversité, précis, convaincants et percutants.

Voici la Liste complète des journalistes sélectionnés

1. Elvis GOUZA – Linfodrome.com – Côte d’Ivoire

2. Janefrances Chibundu – TheCable – Nigéria

3. Essa Lowe – EL1tv – Gambie

4. Randohle Abonzan – Agro TV – Côte d’Ivoire

5. Alassane DIÉDHIOU – Voix du Sud – Sénégal

Commentaires

6. Dare Akogun – Sobi FM – Nigéria

7. Amidou DJO-OURO – Radio ZigFM – Sénégal

8. Tokpa M Tarnue – Système de radiodiffusion du Libéria – Libéria

9. Nukanah Kollie – L’enquêteur libérien – Libéria

10. Adama Makasuba – Gambiana – Gambie

11. Usman Muhammad Salihu – Aminci Times – Nigéria

12. Mustapha Jarju – THD TV – Gambie

13. Mansa Moussa Mara – Universciences – Guinée

14. Michaella Faith Wright – The Fatu Network – Gambie

15. Ibrahim Babangida Lawal – The North Journals – Nigéria

16. Kamal Ololade Ahmed – The Shield Online – Nigéria

17. Mohamed Slem Camara – Kankan24.com – Guinée

18. Towfik Mohammed – ChannelOne TV – Ghana

19. Ibrahim Hassan Hassan – PRNigeria – Nigéria

20. Bill Williams Cooper – Journal The Inquirer – Libéria

21. Rubensia Merdius Eurydice Ayabavi CODJOVI – Terre et Femme – Bénin

22. Bushrah Yusuf-Badmus – Agence de presse du Nigéria (NAN) – Nigéria

23. Isatou Keita – Alkamba Times – Gambie

24. Hadiza Musa Yusuf – Prime Time News – Nigéria

25. Olive IDOHOU – Terre et Femme – Bénin

26. Zainab Yetunde Adam – SMK Radio 96.5 FM – Nigéria

27. D Laymah E Kollie – Women’s TV – Libéria

28. Kennedy Zongbil – Journaliste indépendant – Ghana

29. Davida Spaine-Solomon – Indépendante – Sierra Leone

30. Sheku Desmond – Étudiant journaliste – Sierra Leone

31. Fadilatu Ahmed Tijani – Environnementaliste – Ghana

RANDOHLE . A

La Filière coton bénéficie d’une subvention de 23 milliards de FCFA

Côte d’Ivoire

La Filière coton bénéficie d’une subvention de 23 milliards de FCFA

Les autorités ivoiriennes ont décidé de soutenir  et de relancer la filière coton en allouant une subvention de 25,3 milliards FCFA. Cette annonce a été faite par le Ministre  d’État, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, lors d’une Conférence de presse le 31 juillet 2025.

Il a indiqué que  le président de la République, Alassane Ouattara, a décidé de maintenir son soutien à travers l’octroi de cette  subvention FCFA, pour que le prix   d’achat du coton reste inchangé.

Ainsi, il a annoncé que les prix du coton pour la campagne 2025-2026 sont fixés à 310 FCFA/kg pour le 1er choix et à 285 FCFA/kg pour le 2e choix.

« Cet effort du gouvernement correspond à un appui de 44 Fcfa/kg de coton graine et de 18 000 Fcfa/ha de coton pour réduire les prix de cession des engrais et des insecticides », a précisé M. Adjouamani.

La relance de la filière coton se traduit également par la subvention  à hauteur  de   de 25,3 milliards de FCFA des intrants. Pour ce faire,  le  prix du NPK est fixé à 362 FCFA le kilogramme, et  celui de l’urée à 341 FCFA le kilogramme.  Pour  les traitements phytosanitaires, les producteurs bénéficieront d’un tarif de 35 000 FCFA par hectare.

MYA

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Lutte contre les changements climatiques : la Côte d’Ivoire renforce son arsenal juridique

Le jeudi 5 juin 2025, la Commission de la Recherche, de la Science, de la Technologie et de l’Environnement (CRSTE) a examiné et adopté à l’unanimité un projet de loi majeur sur la lutte contre les changements climatiques, présenté par le Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, Monsieur Assahoré Konan Jacques, au Sénat, à Yamoussoukro.

Ce texte vise à combler les lacunes de la législation actuelle en matière de gouvernance, de financement et de régulation du marché carbone. Il prévoit la création d’un cadre juridique renforcé pour améliorer la gouvernance climatique, réduire les émissions de gaz à effet de serre, mobiliser les financements et accroître la résilience des populations.

Le Ministre Assahoré a souligné l’urgence d’adapter la réponse nationale face à l’aggravation des effets climatiques en Côte d’Ivoire. Il a rappelé que, malgré les textes existants et l’adhésion à plusieurs accords internationaux, des faiblesses structurelles persistent dans la gouvernance, le financement, le suivi-évaluation et la régulation du marché carbone.

Ce projet de loi s’inscrit dans une stratégie plus large, comprenant la création du Bureau du Marché Carbone, l’élaboration d’un portefeuille de plus de 300 projets climatiques et la mobilisation de 22 milliards de dollars pour financer la transition écologique.

Avec l’adoption de ce projet de loi, la Côte d’Ivoire franchit une étape décisive dans la mise en œuvre de sa stratégie climatique, en renforçant son cadre juridique pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de résilience face aux changements climatiques.

sercom ministère de l’environnement

À la découverte des îles Ehotilés : un sanctuaire naturel entre patrimoine et spiritualité

Dans un monde en quête de repères écologiques et culturels, les îles Ehotilés, situées dans la lagune Aby au sud-est de la Côte d’Ivoire, offrent une respiration. À travers un voyage de presse,  8 journalistes bénéficiaires  du projet AFRIKIBAARU 2 financé par CFI MEDIA ont fait une immersion sur ce site Ramsart.  Ce voyage qui a eu lieu grâce à l’appui technique de  l’ONG Initiatives pour le Développement communautaire et la conservation de la Forêt(IDEF) a été  conduit par des agents de l’office Ivoirien des parcs et réserves (OIPR) section de la zone d’Adiaké.

Il est 9h du matin  embarqués dans la vanne mis à  disposition par Canal France international (CFI), direction les iles Ehotilés. On y accède à  12 kilomètres de la terre ferme depuis la ville d’Adiaké, et à environ 7 kilomètres de longue traversée en pirogue motorisée.  À peine le moteur éteint, on est enveloppé par le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles et le clapotis apaisant de l’eau. La magie opère instantanément.

Créé en 1974 et inscrit en 2005 sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO, le Parc national des îles Ehotilé est un archipel composé de six îles principales : Assokomonobaha, Balouate, Meha, Nyamouan, Elouamin et Bosson Assoun. C’est l’une des rares aires protégées ivoiriennes où l’on sent autant la présence du vivant que celle de l’esprit.

Une vision vue par les ancêtres

« La particularité de ce site est que c’est la population elle-même  qui a demandé que les sites soient préservés et protégées ce qui fait que tout le monde s’érige en surveillant, » nous a confié sergent-chef  Zana Diakité agent de l’office ivoirien des parcs et réserves (oipr) à l’entame de notre visite  

Un écosystème riche et médicinal 

Les îles Ehotilé sont un refuge pour de nombreuses espèces : mangroves, palmiers, palétuviers, mais aussi une diversité impressionnante d’oiseaux migrateurs environ 126 espèces  d’oiseaux. Le site abrite surtout une colonie de chauves-souris, considérées comme sacrées. On y trouve plusieurs plantes et arbres importants les uns aux autres. « Le parc des iles ehotilés  compte son sein  3026  espèces protégées »  a ajouté le Lieutenant Odile Brou assistante végétale  et animale à l’Office Ivoirien des parcs et réserves section Adiaké

Entre spiritualité et écotourisme

Au fil de la visite, on comprend que l’intérêt des îles ne se limite pas à leur biodiversité. Elles sont aussi des lieux de rituels, de prières et d’interdits respectés par toutes les communautés.  Selon le sergent-chef  Zana Diakité agent de l’office ivoirien des parcs et réserves (oipr)  Cette dimension spirituelle confère une âme au lieu, presque palpable. « Sur les six  iles, Il y’ a 3 trois  auxquelles  on ne peut  accéder,  car ayant une portée sacramentelle, ce sont des sites de sacrifices, de tombeaux des anciens chefs de villages et autres,  Ces croyances, loin d’être des freins à la conservation, sont devenues des alliées puissantes de la protection de la faune.»  a insisté le sergent-chef  Zana Diakité Notre guide de ce jour

Une initiative à l’éducation environnementale comme arme de sensibilisation pour les générations futures

Le pari du tourisme durable y prend tout son sens. La direction du parc mise sur la sensibilisation, l’implication des communautés locales et la valorisation du patrimoine immatériel pour développer un modèle de visite respectueux et responsable. Selon DAN GUEU JULES  chef secteur du parc des Iles ehotilés «  plus de 1200 élèves sont formés chaque année sur les importances de préserver la biodiversité, les impacts nationaux des iles ehotilés et les pollutions des lagunes »

Un appel à la préservation

Ce voyage de presse fut bien plus qu’une excursion : c’était une immersion dans une autre vision du monde, où l’homme cohabite avec la nature, non en maître, mais en gardien. Un équilibre précieux, aujourd’hui menacé par les pressions de l’urbanisation.

Découvrir les îles Ehotilés, devrait-être le devoir de tout ivoirien conscient de l’importance de la biodiversité et son impact sur l’environnement et l’air que nous respirons.

Randohle .A

SAN-PEDRO/PLUIES DILUVIENNES : Plusieurs champs  sous l’eau dans le village de  Yebouekro

Ce lundi 03 juin 2025, fut un jour de pleurs, de  tristesse et désarroi pour les planteurs de Yebouekro.  Champs de  rizières, d’hévéa, de buttes d’ignames, de légumes se retrouvent sous les eaux.

Suites aux pluies diluviennes  qui se sont abattues sur la ville de San Pedro ce weekend du 31 Mai 2025, les fleuves Nero et Brimé sont sortis de leur lit.

C’est le désarroi pour ces planteurs qui n’ont que leurs  parcelles  de champs pour nourrir leurs familles.  Koffi Kouadio, cultivateur  regarde, impuissant, sa parcelle d’Hévéa, les plants  noyés  sous un mètre d’eau brunâtre ;  lâche  les yeux embués  « C’était ma seule source de revenu. Tout est parti. Le fleuve ne respecte plus ses limites. Il vient jusqu’à nos cases »

Les effets du  changement climatique  se font  sentir ici  San-Pedro, « Avant, on pouvait prédire les saisons. Aujourd’hui, c’est l’incertitude totale. Il pleut quand il ne faut pas, il ne pleut plus quand on sème », explique Mme Ayé Louise, veuve et mère de cinq enfants, dont la rizière a été ravagée.

À San Pedro, ce sont des centaines de familles paysannes qui vivent dans la détresse silencieuse. Leurs histoires ne font pas la une des journaux, mais elles racontent une tragédie écologique et humaine. Un désastre lent, sans fracas, mais qui détruit des vies à chaque saison des pluies.

A Noté que ces planteurs ne sont pas loin de sourire maintenant  car dans une note  signée du 25 avril 2025,  la société d’Exploitation et de développement  aéroportuaire  aéronautique  et Météorologique  SODEXAM avait annoncé que cette  saison pluvieuse s’étendra au mois de juillet.

KP

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