Yamoussoukro, 30 septembre 2025 – Réunis à Yamoussoukro, les responsables de la Plateforme Ivoirienne pour le Cacao Durable (PICD) ont exprimé, lors d’une conférence de presse, les attentes des producteurs pour la prochaine campagne cacao. Leur revendication est claire : un prix bord champ minimum compris entre 2 500 et 3 000 FCFA/kg.
« Après la hausse à 2 200 FCFA/kg de la campagne intermédiaire 2024-2025, nous avons salué la volonté du gouvernement de mieux répercuter les prix internationaux sur le revenu des producteurs », a déclaré le porte-parole de la plateforme. « Mais le prix de 1 800 FCFA/kg fixé lors de la dernière campagne principale avait laissé un goût amer. Cette année, les planteurs attendent un signal fort. »
Des producteurs fragilisés par le climat et les maladies
Face aux journalistes, les représentants de la PICD ont insisté sur les réalités vécues dans les villages cacaoyers.
« Nos producteurs souffrent des effets du changement climatique, de la sécheresse, des maladies comme le Swollen Shoot, et du vieillissement des vergers », a expliqué Desiré Ano coordonnateur PICD Agboville .. « Les rendements baissent, alors que les charges augmentent. » Selon eux, l’âge moyen des producteurs reste compris entre 45 et 50 ans, freinant le renouvellement générationnel.
« Les jeunes se détournent de la filière, car ils ne voient pas d’avenir viable. Fixer un prix juste, c’est aussi investir dans l’avenir du cacao », a insisté la PICD.
Les coopératives tirent la sonnette d’alarme
Autre point sensible abordé : la situation financière des sociétés coopératives.
« Nous collectons le cacao dans des zones souvent reculées, sans aucune subvention. Le différentiel de ramassage, fixé à 100 FCFA/kg, ne couvre plus nos charges », a dénoncé Desiré Ano coordo PICD Agboville .
Pour la PICD, il est urgent de revaloriser ce différentiel à 250 FCFA/kg. « Si les coopératives s’effondrent, c’est toute la filière qui sera fragilisée, y compris la mise en œuvre des nouvelles normes comme l’ARS-1000 et la réglementation européenne sur la déforestation », a averti un intervenant.
Un appel à un prix équitable
La conférence s’est conclue sur un appel fort en faveur d’un prix bord champ équitable.
« Payer un prix juste n’est pas une dépense, c’est un investissement », a martelé Camille Kanga coordonateur PICD bongouanou. « C’est la seule garantie de résilience et de continuité pour la filière cacao, moteur de l’économie ivoirienne. »
La plateforme a réaffirmé sa disponibilité à travailler aux côtés des autorités pour bâtir une filière plus durable, résiliente et équitable, au service des producteurs et des générations futures.
Randohle. A
Propos de JOB depuis Yamoussoukro
AI Assistant
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