C’est avec un profond engagement et une grande fierté qu’AgroTV participe au projet Afrikibaaru2, une initiative innovante portée par Canal France International (CFI) pour renforcer les médias africains spécialisés dans l’information de proximité et le développement durable.
Premier média entièrement dédié à l’agriculture, à l’élevage et à la pêche en Côte d’Ivoire, à l’Environnement AgroTV s’est donné pour mission de mettre en lumière les acteurs du monde rural, de valoriser les savoir-faire locaux et d’accompagner la transformation agricole par l’information et la sensibilisation. Dans un contexte de défis environnementaux, de transition agroécologique et de recherche d’autosuffisance alimentaire, nous croyons fermement que l’information agricole est un levier stratégique pour le développement du pays.
Notre participation à Afrikibaaru2 représente une étape cruciale dans notre ambition d’excellence. À travers cette collaboration, nous entendons :
-Renforcer nos compétences journalistiques et techniques,
-Améliorer la qualité de notre contenu éditorial, aussi bien en français que dans les langues locales,
-Développer de nouveaux formats adaptés aux réalités rurales et aux jeunes agripreneurs,
-Étendre notre impact au niveau régional, en devenant une référence ouest-africaine dans la communication pour le développement rural.
AgroTV, c’est plus qu’un média : c’est un pont entre la terre et l’innovation, entre les producteurs et les consommateurs, entre la tradition et l’avenir. Nous voulons continuer à inspirer, former, informer et connecter tous ceux qui croient que l’agriculture est la colonne vertébrale de notre souveraineté économique.
À travers Afrikibaaru2, nous faisons le pari d’un futur médiatique fort, utile, enraciné et audacieux. Un futur où AgroTV confirmera son statut de meilleur média agricole de Côte d’Ivoire, et deviendra une voix incontournable de la ruralité africaine.
Dans un monde en quête de repères écologiques et culturels, les îles Ehotilés, situées dans la lagune Aby au sud-est de la Côte d’Ivoire, offrent une respiration. À travers un voyage de presse, 8 journalistes bénéficiaires du projet AFRIKIBAARU 2 financé par CFI MEDIA ont fait une immersion sur ce site Ramsart. Ce voyage qui a eu lieu grâce à l’appui technique de l’ONG Initiatives pour le Développement communautaire et la conservation de la Forêt(IDEF) a été conduit par des agents de l’office Ivoirien des parcs et réserves (OIPR) section de la zone d’Adiaké.
Il est 9h du matin embarqués dans la vanne mis à disposition par Canal France international (CFI), direction les iles Ehotilés. On y accède à 12 kilomètres de la terre ferme depuis la ville d’Adiaké, et à environ 7 kilomètres de longue traversée en pirogue motorisée. À peine le moteur éteint, on est enveloppé par le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles et le clapotis apaisant de l’eau. La magie opère instantanément.
Créé en 1974 et inscrit en 2005 sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO, le Parc national des îles Ehotilé est un archipel composé de six îles principales : Assokomonobaha, Balouate, Meha, Nyamouan, Elouamin et Bosson Assoun. C’est l’une des rares aires protégées ivoiriennes où l’on sent autant la présence du vivant que celle de l’esprit.
Une vision vue par les ancêtres
« La particularité de ce site est que c’est la population elle-même qui a demandé que les sites soient préservés et protégées ce qui fait que tout le monde s’érige en surveillant, » nous a confié sergent-chef Zana Diakité agent de l’office ivoirien des parcs et réserves (oipr) à l’entame de notre visite
Un écosystème riche et médicinal
Les îles Ehotilé sont un refuge pour de nombreuses espèces : mangroves, palmiers, palétuviers, mais aussi une diversité impressionnante d’oiseaux migrateurs environ 126 espèces d’oiseaux. Le site abrite surtout une colonie de chauves-souris, considérées comme sacrées. On y trouve plusieurs plantes et arbres importants les uns aux autres. « Le parc des iles ehotilés compte son sein 3026 espèces protégées » a ajouté le Lieutenant Odile Brou assistante végétale et animale à l’Office Ivoirien des parcs et réserves section Adiaké
Entre spiritualité et écotourisme
Au fil de la visite, on comprend que l’intérêt des îles ne se limite pas à leur biodiversité. Elles sont aussi des lieux de rituels, de prières et d’interdits respectés par toutes les communautés. Selon le sergent-chef Zana Diakité agent de l’office ivoirien des parcs et réserves (oipr) Cette dimension spirituelle confère une âme au lieu, presque palpable. « Sur les six iles, Il y’ a 3 trois auxquelles on ne peut accéder, car ayant une portée sacramentelle, ce sont des sites de sacrifices, de tombeaux des anciens chefs de villages et autres, Ces croyances, loin d’être des freins à la conservation, sont devenues des alliées puissantes de la protection de la faune.» a insisté le sergent-chef Zana Diakité Notre guide de ce jour
Une initiative à l’éducation environnementale comme arme de sensibilisation pour les générations futures
Le pari du tourisme durable y prend tout son sens. La direction du parc mise sur la sensibilisation, l’implication des communautés locales et la valorisation du patrimoine immatériel pour développer un modèle de visite respectueux et responsable. Selon DAN GUEU JULES chef secteur du parc des Iles ehotilés « plus de 1200 élèves sont formés chaque année sur les importances de préserver la biodiversité, les impacts nationaux des iles ehotilés et les pollutions des lagunes »
Un appel à la préservation
Ce voyage de presse fut bien plus qu’une excursion : c’était une immersion dans une autre vision du monde, où l’homme cohabite avec la nature, non en maître, mais en gardien. Un équilibre précieux, aujourd’hui menacé par les pressions de l’urbanisation.
Découvrir les îles Ehotilés, devrait-être le devoir de tout ivoirien conscient de l’importance de la biodiversité et son impact sur l’environnement et l’air que nous respirons.
Ce lundi 03 juin 2025, fut un jour de pleurs, de tristesse et désarroi pour les planteurs de Yebouekro. Champs de rizières, d’hévéa, de buttes d’ignames, de légumes se retrouvent sous les eaux.
Suites aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville de San Pedro ce weekend du 31 Mai 2025, les fleuves Nero et Brimé sont sortis de leur lit.
C’est le désarroi pour ces planteurs qui n’ont que leurs parcelles de champs pour nourrir leurs familles. Koffi Kouadio, cultivateur regarde, impuissant, sa parcelle d’Hévéa, les plants noyés sous un mètre d’eau brunâtre ; lâche les yeux embués « C’était ma seule source de revenu. Tout est parti. Le fleuve ne respecte plus ses limites. Il vient jusqu’à nos cases »
Les effets du changement climatique se font sentir ici San-Pedro, « Avant, on pouvait prédire les saisons. Aujourd’hui, c’est l’incertitude totale. Il pleut quand il ne faut pas, il ne pleut plus quand on sème », explique Mme Ayé Louise, veuve et mère de cinq enfants, dont la rizière a été ravagée.
À San Pedro, ce sont des centaines de familles paysannes qui vivent dans la détresse silencieuse. Leurs histoires ne font pas la une des journaux, mais elles racontent une tragédie écologique et humaine. Un désastre lent, sans fracas, mais qui détruit des vies à chaque saison des pluies.
A Noté que ces planteurs ne sont pas loin de sourire maintenant car dans une note signée du 25 avril 2025, la société d’Exploitation et de développement aéroportuaire aéronautique et Météorologique SODEXAM avait annoncé que cette saison pluvieuse s’étendra au mois de juillet.
Le festival êLê d’Adiaké est chaque année un rendez-vous haut en couleurs. Entre compétitions de pirogues, danses traditionnelles et effervescence populaire, il célèbre la richesse culturelle des peuples lagunaires, la 9e édition a débuté le jeudi 29 mai 2025
Une célébration de l’identité lagunaire
Le festival ELE est l’âme d’Adiaké. Durant plusieurs jours, les communautés se retrouvent autour des traditions aquatiques qui ont façonné leur mode de vie. Les pirogues colorées glissent sur les eaux dans un ballet rythmé par les cris de joie et les percussions. Les femmes arborent leurs plus beaux pagnes, les chefs coutumiers bénissent la lagune, et les touristes affluent. ÊLÊ n’est pas qu’un événement : c’est une affirmation culturelle. Une transmission vivante des valeurs et du lien sacré entre l’homme et l’eau.
Une fête sur fond d’urgence écologique
Mais en marge des réjouissances, les anciens parlent bas. Les pêcheurs aussi. Les filets remontés sont plus légers qu’avant. Les espèces halieutiques semblent fuir ces eaux jadis nourricières. Un constat s’impose discrètement, mais fermement : la lagune Aby s’appauvrit. Les poissons se font rares. Et la fête masque mal les inquiétudes des riverains.
« Le problème c’est l’orpaillage clandestin qui se fait aux bords des lagunes au niveau du Ghana, qui se reverse dans la Tanoé et qui se déverse dans la lagune Aby , ce changement fait les espèces deviennent très rare » a souligné, adjé adjé Paul entraineur des anges de kakoukro lagune vainqueur de cette 9e édition
De l’autre côté Mr. Kouadio Pêcheur depuis 25ans, assis sur pirogue assistant fièrement les manches éliminatoires de la course aux pirogues, mais le regard inquiétant confie « Avant, en une sortie, je remplissais ma pirogue. Aujourd’hui, je rentre presque vide »
La lagune Aby, autrefois généreuse, montre aujourd’hui les signes d’un écosystème sous pression : surpêche, pollution, urbanisation anarchique. Les pratiques ancestrales de pêche, durables et codifiées, cèdent parfois à une exploitation plus agressive.
Le paradoxe du progrès
Ironie du sort, c’est au moment même où la culture lagunaire est célébrée que la nature qui l’a engendrée s’effondre. La fête continue, mais le garde-manger se vide. Et sans poissons, que deviendra êLê dans vingt ans ? Un folklore sans fondement, un théâtre sur une scène asséchée.
Le temps de l’action
Le festival ELE qui signifie en langue agni (pirogue) pourrait être plus qu’un hommage au passé : il peut devenir un outil de sensibilisation et de transition. Car préserver la lagune, c’est préserver la culture elle-même.
Adiaké vibre au rythme d’ELE. Mais sous la beauté des chants et des pagnes, la lagune pleure en silence. L’eau se retire, les poissons disparaissent, et le lien vital se fragilise. Il est temps de faire du festival un levier de renaissance écologique. Pour que la fête continue… durablement.
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